Merci à Joëlle G, lectrice, pour son passionnant reportage
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"Mon esprit les a lavés, ces ancêtres, essuyé leur visage, coiffé leurs cheveux, habillés de vêtements propres, éloignés des cales de bateaux et de la perspective du labeur quotidien des champs de cannes. C'est une image presque proprette. C'est une mémoire délavée."
La mémoire d'un passage, du gris-bleu, un récit qui échappe, le destin et la migration, un murmure secret, la complexité et la simplicité, le cœur et l'esprit, des absences, des engagés indiens, des numéros, des pensées inavouables, un hommage, une émotion particulière, la transmission des origines, les fiches aux archives, un air sonné, des enfants égarés, un supplément d'âme, une croyance ancienne, des empreintes sur le sable, un système plantationnaire, une guirlande de fleurs, une histoire incroyable, une ligne fine, des gaulettes, l'incarcération, une franchise simple, un premier souvenir, un carnet de rêves, un lieu particulier, de la dignité, un moment suspendu, de la force et de la faiblesse...
De la fragilité, de la complexité, de la sincérité, de l'intimité pour ce roman.
Ces traits et ces portraits sont touchants.
L'histoire personnelle de cette famille est émouvante.
De Nathacha Appanah, j'avais déjà lu le très beau Tropique de la violence. Dans Rien ne t'appartient, l'auteur raconte l'histoire de Tara. La jeune femme ne peut faire le deuil de son mari, le deuil aussi de son histoire passée quand elle s'appelait Vijaha. Et, on va revenir sur l'enfance, l'adolescence de ce personnage en Asie, dans un pays où la violence va casser ses rêves, détruire sa famille. " Fille gâchée", elle ne devra sa survie qu'à sa volonté. Dans ce roman, on est vite emporté dans un tourbillon de sensations, d'émotions, à fleur de peau. C'est triste, poétique et beau. L'auteur sait distiller un mystère autour de son double personnage, de cette femme qui préfèrera rejoindre cette petite fille enfouie. Comme un passage de l'ombre à la lumière.
Dans ce récit Nathacha Appanah remonte le cours de l’histoire de sa famille, avec délicatesse elle écrit la migration de ses trisaïeuls.
A partir de 1820 avec l’abolition de l’esclavage, les îles productrices de cannes à sucre font croire aux Indiens de quitter leur terre pour venir travailler sur les leurs , les coolies auront une vie meilleure et feront fortune.
Les Indiens sont connus pour « être dociles » et « bons travailleurs ».
C’est dans cette période de transhumance humaine que les aïeuls de l’autrice arrivent sur l’Ile Maurice, on leur attribue un numéro qui fera office d’identité !
Ils sont devenus les dominés des propriétaires dominants.
Quitter sa terre pour devenir un esclave ailleurs s’appelle l’engagisme !
Nathacha Appanah fouille les archives et fait parler les souvenirs afin de redonner aux membres de sa famille leur juste place.
« Mon esprit les a lavés, ces ancêtres, essuyé leurs visages, coiffé leurs cheveux, habillés de vêtements propres, éloignés des cales de bateaux et de la perspective du labeur quotidien des champs de canne. C’est une image presque proprette. C’est une mémoire délavée. » p30
C’est un magnifique récit, qui m’a beaucoup ému !
Parce qu’elle s’interroge sur la vie passée de ses grands-parents, Natacha Appanah remonte le fil du temps, un siècle avant sa naissance, à la recherche de ses origines.
C’est en 1872 que débarquèrent à l’Île Maurice, ces coolies venus d’Inde pour remplacer les esclaves noirs dans les plantations de cannes à sucre. Et c’est aux sources de cette grande migration de travailleurs, appelée l’engagisme indien, que l’autrice découvre le berceau de sa famille.
Ouvriers pauvres, exploités et regroupés dans des camps, ces laboureurs se mêlèrent progressivement aux habitants d’une île sous colonisation britannique, et formèrent le socle de la population mauricienne actuelle.
Ce texte sensible et lucide retrace à la fois le parcours d’une famille de migrants ayant quitté son pays à la recherche d’un avenir meilleur mais il soulève également les mécanismes de l’exil et les concessions qu’exige l’intégration.
Dans cette famille frappée par de nombreux malheurs, il y a un tel amour entre les générations, un tel respect des choses transmises comme des silences, que le lien entre chacun de ses membres en devient presque palpable.
Et l’on comprend, avec ce texte de Natacha Appanah, à quel point l’appartenance à des racines est à la fois un puissant moteur de vie mais également un étendard que l’on porte haut et fier.
Un livre révélateur et captivant sur le poids de la mémoire et l’attachement à ses origines.
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